La théorie de l’attention de Kaplan
La théorie de la restauration de l’attention de Rachel et Stephen Kaplan décrit comment la nature nous prodigue ses bienfaits grâce à notre façon singulière de porter notre attention sur elle (The restorative benefits of nature, Kaplan 1995). En effet, au lieu de solliciter notre attention dirigée, le fait de visualiser des scènes et des paysages comportant des éléments naturels va capter notre attention involontaire, permettant à notre attention dirigée de se « reposer » et à nos capacités attentionnelles d’être « restaurées ». En s’appuyant sur 4 caractéristiques (Contemplation, mise à distance, immensité du paysage, comptabilité), elle suggère une amélioration de la fatigue mentale et de la concentration par des moments de calme passés en nature, lesquels exercent sur nous « une douce fascination ». [1]
La contemplation ne nous demande pas d’effort, contrairement à la concentration, ciblée sur une activité précise. Dans un espace de rêverie et de flânerie, la contemplation permet à notre mental de se reposer, à nos sens d’engranger des stimuli sensoriels bienfaisants et ressourçant.
La mise à distance signifie s’éloigner de sa vie quotidienne, de prendre le large, sans qu’il soit nécessaire de faire des kilomètres.On choisit un endroit qui nous attire, dans lequel on se sent bien, pour y passer un peu de temps. Cet éloignement rompt avec la routine et aide à mettre – au moins momentanément – des préoccupations à distance, procurant un apaisement.
L’immensité du paysage ne signifie pas partir loin de chez soi, à la rencontre de paysages grandioses.Elle nous ramène à la compréhension de notre place d’humain.e.s au sein de l’immensité du grand tout – le monde du vivant. Nous nous sentons partie de l’organisation et de l’équilibre de l’univers, où chaque élément a une fonction, une utilité, un sens. Nous faisons ainsi l’expérience du respect, de l’empathie, de la connexion émotionnelle, renforçant notre attitude pro environnementale.
La comptabilité nous procure un sentiment de joie et de satisfaction, en phase avec nos envies, en phase avec notre propre rythme.Nous choisissons de nous adonner librement à des activités en nature que nous aimons : randonnée, balade, jardinage, ateliers de plantes sauvages ou de vannerie, bains de forêt, nage en milieu naturel, pique-nique.Nous ressentons des émotions agréables, reposantes. Nous nous sentons régénérés de l’intérieur.
Les moments de calme dans la nature ne viennent pas seulement nous apaiser, mais semblent également restaurer nos cerveaux sursollicités.
Envie d’en savoir plus ?
Stephen Kaplan, The restorative benefits of nature: Toward an integrative framework, Journal of Environmental Psychology, Volume 15, Issue 3, 1995, Pages 169-182, ISSN 0272-4944
Stellar JE, John-Henderson N, Anderson CL, Gordon AM, McNeil GD, Keltner D. Positive affect and markers of inflammation: discrete positive emotions predict lower levels of inflammatory cytokines. Emotion. 2015 Apr;15(2):129-33. doi: 10.1037/emo0000033. Epub 2015 Jan 19. PMID: 25603133.
[1] https://datamentis.ch/node/37 Data Mentis se dédie à l’étude et à la prévention des impacts des technologies persuasives sur la santé mentale.